Cet article fait suite à un témoignage et une demande d’aide sur notre groupe de soutien Facebook “Info SII, Candidose, SIBO, dysbiose, perméabilité intestinale“.
Voici mon histoire : j’ai accouché en août 2019. Je me suis fais opérer en urgence le mois d’octobre suivant pour une ablation de la vésicule biliaire. Depuis, je souffre tous les jours de violentes douleurs abominales et diarrhées chroniques. Je ne peux sortir sans avoir des toilettes à proximité.. bien sur j’ai eu plein d’examens qui ressortent négatifs et du coup on m’a dit que c’etait dans ma tête, qu’il fallait que j’aille voir quelqu’un, que c’est une simple colopathie fonctionnelle… Je suis malade chaque jour peut importe ce que je mange : gras ou non, petites ou grosses quantités, rien ne change.
Témoignage issu du groupe Facebook : Info SII, Candidose, SIBO, dysbiose, perméabilité intestinale
Nous partageons ici la réponse, espérant qu’elle puisse aider d’autres femmes dans la même situation 🙂
La problématique décrite ici est donc la suivante : diarrhées fréquentes associées à de fortes douleurs abdominales qui sont survenues du jour au lendemain suite à un accourchement et une ablation de la vésicule biliaire peu de temps après.
Un tel cadre peut correspondre à une insuffisance pancréatique exocrine post-partum.
Très simplement, il s’agit d’une réduction de la production de sucs pancréatiques de la part du pancréas suite à l’accouchement (sous l’influence de la chute hormonale post-partum). Cette réduction drastique des sucs pancréatiques entraine des maldigestions au niveau duodénal (première portion de l’intestin grêle) qui vont contraindre le foie et la vésicule biliaire à une activité augmentée ; laquelle conduit souvent à la formation de “boues” ou calculs dans la vésicule (au point de devoir, comme cela a été le cas ici, l’ôter).
Ablation de la vésicule biliaire et réduction de la fonctionnalité pancréatique sont deux facteurs de risque d’une diminution brusque et importante de la production d’enzymes digestives : substances chargées de “prédécouper” le bol alimentaire pour le transformer en nutriments capables de passer la barrière intestinale (absorption).
Moins d’enzymes = moins de digestion des aliments = moins d’absorption possible = un bol alimentaire qui reste majoritaire dans la lumière intestinale = des selles plus volumineuses, grasses et peu formées = diarrhées chroniques.
Face à une telle situation, la solution réside dans la substitution de ce qui est carencé : les enzymes* donc.
Dans le cadre de cette suplémentation, un aménagement de l’alimentation peut être nécessaire au départ pour réduire le travail digestif à charge des enzymes (réduction des graisses et protéines alimentaires), mais il ne sera que temporaire et il est possible de revenir à un régime diversifié dès que le dosage en enzymes approprié est identifié.
Il est également important de soutenir l’action enzymatique initiale avec une intervention visant à réduire l’inflammation* de la barrière entérocytaire (pour agir contre la symptomatologie douloureuse).
Une fois le point d’équilibre atteint (normalisation du transit et réduction des douleurs) le prolongement de la prise d’enzymes dépend de la nature de la carence enzymatique.
Dans certains cas, les fonctionnalités pancréatique et hépatique “repartent” et il est possible de réduire les compléments jusqu’à une interruption complète ; pour d’autres sujets pancréas et foie continuent à fonctionner “au ralenti” (et il est souvent difficile de comprendre pourquoi). Dans cette dernière situation, la supplémentation alimentaire sera nécessaire sur du long terme (un peu comme un patient diabétique aura besoin d’insuline toute sa vie).
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