Chers lecteurs,
Lorsque l’on souffre d’un syndrome de l’intestin irritable (SII), la plus grande difficulté réside dans le diagnostic initial car il constitue la clé de voûte de l’ensemble de la prise en charge et conditionne son efficacité.
Je m’explique: pour soigner correctement un trouble, il faut en connaitre l’origine afin de pouvoir agir efficacement non seulement de façon palliative (contre les symptômes), mais aussi de façon curative (contre les causes).
Et c’est bien là que la bas blesse ! Car ces dernières années la multiplication des informations en matière de syndrome de l’intestin irritable, SIBO (IMO, SIFO), dysbiose ; la myriade de laboratoires de tests et examens en tous genres qui vous promettent d’analyser votre microbiote pour vous dire ce qui ne va pas et l’emergence de professions qui se disent spécialistes du sujet et promeuvent des méthodes aussi multiples que variées ont créé une cacophonie impressionnante dans laquelle le patient se trouve vite noyé et perdu.
Ceci entraine notamment une énorme perte de temps, d’énergie (d’argent) et de confiance pour les personnes atteintes de SII qui se sentent tantôt abandonées par le système sanitaire et médical, tantôt “entourloupées” par la médecine dite alternative et qui, surtout, vont devoir affronter des années de traversée du desert au cours desquelles s’entendre formulés de nombreux diagnostics et par conséquent des propositions de protocoles de soins différents (parfois diamétralement opposés même !) mais avec le point commun d’un espoir de résolution systématiquement déçu.
Au point que, souvent, le sujet arrive à jeter l’éponge et se résigner à vivre tant bien que mal avec ses maux ou bien souhaite tirer un trait et revenir à la case départ.
Voici donc quelques éléments simples, clairs et concrèts pour répondre à la question:
Je souhaiterais reprendre à zéro, redémarrer par les bases.
Reprendre à zéro signifierait ici suivre un “parcours diagnostic” linéaire et sans équivoque
La première étape (la “base”) est de vous assurer du SII, donc:
- coloscopie pour exclure les MICI, diverticules et polypes
- gastroscopie pour exclure ou confirmer RGO, oesophagite et/ou gastrite
- analyse de selles complète (avec coproculture) pour exclure ou confirmer les madigestions, malabsorptions, parasitoses et infections fongiques ou bactériennes (ex: Salmonelle, Clostridium)
- analyse de sang complète avec notamment l’évaluation des paramètres hépatiques
- anamnèse au travers un journal de suivi des selles avec évaluation sur l’échelle de Bristol
Au terme de cette première étape, si tous les examens sont négatifs, vous serez en mesure d’affirmer que vous avez un SII de type C (constipation), SII-D (diarrhée) ou SII-M (mixte, constipation et diarrhée).
Une fois le diagnostic de SII affirmé, vous aurez donc la certitude de l’existence des deux composantes :
- inflammation
- dysbiose
L’inflammation pouvant être prise en charge sans trop de difficulté, il ne vous restra qu’à spécifier le type de dysbiose qui peut être :
- localisée dans l’intestin grêle (SIBO, IMO, SIFO)
- localisée dans le côlon
Le breath test est donc l’examen charnière pour arriver à cette distinction : s’il est positif la dysbiose est associée à une remontée du microbiote dans le grêle ; s’il est négatif, le microbiote altéré est resté dans le côlon.
Après ce breath test, vous aurez donc un cadre complet de votre problématique et donc toutes les clés en mains pour agir de manière appropriée
NB : bien entendu, ce commentaire est dans la lignée de ma “pensée peu politiquement correcte” qui me pousse toujours à conseiller de faire simple pour faire bien et efficace (le trop c’est l’ennemi du bien !). Certains ici vous conseillerons sans doute de multiples test du microbiote ou autres analyses (complexes et couteuses). Pour ma part, je reste sur mes positions : à l’heure actuelle, ces examens n’ont aucune valeur et ne fournissent que très peu d’informations exploitables dans le but de définir la stratégie la plus adaptée au patient.
Pour approfondir le sujet :
A ce propos je vous invite à lire les articles suivants :
- Les dysbioses du microbiote, est-il possible de les diagnostiquer ?
- Dysbiose intestinale : quels tests d’analyse du microbiote ?
De tout coeur avec vous
2 Comments
fossard
20 février 2024la dysbiose intestinale est certainement due a une prise trop longue d’antibiotiques comment la soigner merci
Coco
20 février 2024Bonjour et merci pour votre message 🙂
Dans le contexte d’une dysbiose intestinale, on conseillera une supplémentation orale en probiotiques et pré-biotiques, comme c’est le cas dans Deaflor, avec la posologie suivante : 2 comprimés par jour.
Mais aussi sur la base des troubles digestifs surgis sur la base de la dysbiose, un protocole plus complet à établir cas par cas serait à envisager.
Si vous voulez, vous pouvez contacter le bureau : infofrance@deakos.com