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Dysbiose vaginale, mycose vulvo-vaginale, vaginose, vaginite

Salut la Compagnie!
J’ai été contactée par plusieurs filles qui sont dans la spirale de la cystite [et compagnie] exactement comme je l’étais : d’un côté dysbiose vaginale, à savoir un déséquilibre dans la flore physiologique et, du coup, des mycoses principalement (mais aussi d’autres joyeusetés, comme la vaginose bactérienne à Gardnerella par exemple), d’autre part les cystites à gogo.
Alors logiquement la question est : quel lien entre les deux ? Pourquoi, après l’un apparaît généralement l’autre?
Pour répondre à cette question (que beaucoup de médecins ne se posent même pas soit dit en passant) allons-y étape par étape. 

La situation physiologique urogynécologique
Absence de bactérie dans la vessie
On dit qu’une culture d’urine idéale est stérile. Bon là je sais bien que des personnes bien informées et à jour vont me tacler en disant “la science avance ma belle, la stérilité des urines est remise en question depuis quelques temps” hihihi C’est vrai, mais les bactéries pathogènes, elles, n’ont vraiment rien à faire là 😉

Flore vaginale équilibrée
Comme tout écosystème, notre vagin est un terrain fertile, propice à la coexistence et l’interaction entre les différents micro-organismes: bactéries et levures. Ce milieu si spécial possède tout un tas de mécanismes de régulation qui favorisent cette cohabitation, en particulier un pH acide et une large domination du territoire de la part des Lactobacilles par rapport à d’autres colonies (Candida, Gardnerella, Ureaplasma, etc.).
En gros, il faut imaginer le vagin comme un territoire hyper confortable où vivent plusieurs populations : les dominants et “gardiens” du secteur (Lactobacilles) et les dominés, présents en petites quantités, toutes les autres espèces de bactéries et levures. Evidemment, chaque espèce minoritaire rêve de conquérir un bout de territoire en plus et à la moindre occasion (dès que les Lactobacilles baissent la garde, par exemple), ils en profitent et prolifèrent (ce qui les rend moins sympathiques du coup).

Dysbiose vaginale, mycose vulvo-vaginale, vaginose et vaginite : faisons un peu de lumière
Ahhh quelle douce musique à mes oreilles. Si j’avais gagné 1 euro à chaque fois que ma pharmacienne (une femme pourtant) a confondu ces termes les uns avec les autres… LOL
Du coup, voici quelques petites explications pour distinguer chacune de ces situations.

Dysbiose vaginale
C’est un terme bien compliqué pour parler, de façon assez flou disons-le, d’une rupture dans l’équilibre dans la flore physiologique vaginale.
En général, ce déséquilibre arrive à cause d’un accident de parcours comme par exemple: des défenses immunitaires plus faibles que d’habitudes, une intervention chirurgicale, ou bien, j’te l’donne en mille, une cure antibiotique, etc. Tout ceci met un peu de plomb dans l’aile aux Lactobacilles ce qui donne la possibilité aux “dominés” de passer à l’attaque !
La dysbiose c’est donc une simple “anomalie” dans la répartition des populations, par excès ou par défaut.
En gros : “dysbiose” c’est aussi un terme fourretout pour dire qu’il y a quelquechose qui cloche, mais c’est très peu spécifique et, du coup, pas suffisant pour comprendre ce qu’il faut faire.

Vaginose bactérienne
Ah, et ben voilà une dysbiose bien claire ! La vaginose bactérienne c’est une dysbiose dans laquelle les Lactobacilles ont laissé la place à une bactérie.
Cette bactérie peut provenir de l’écosystème en lui-même (ex : la tristement célèbre Gardnerella ou le Streptocoque B que toutes les futures mamans connaissent à cause du dépistage obligatoire). C’est donc une bactérie commensale qui s’est tellement développée qu’elle est devenue pathogène.
Mais cela peut aussi être une « vraie méchante », bactérie provenant directement de l’extérieur (Escherichia coli la plupart du temps) qui réussit à tirer parti de notre « faiblesse » pour coloniser le vagin.

Mycose vulvo-vaginale
Celle-là aussi c’est une dysbiose, mais fongique. Même scénario que la vaginose mais les bactéries sont remplacées par une levure ou un champignon. La « star » ici c’est le Candida albicans. Mais je vous conseille quand même de ne pas donner pour acquis que ce soit forcément lui (on a des mauvaises surprises parfois).

Vaginite
Il s’agit littéralement de l’inflammation de la muqueuse et c’est le responsable n°1 des symptômes de la dysbiose. Oui oui c’est ça la sensation de picotements, la brûlure discrète ou la démangeaison insoutenable (ça sent le vécu 😉 ).
Mais du coup, mais du coup… c’est quoi le rapport avec la cystite ?! Ben oui, on était parti de là hihihi En fait, maintenant que nous connaissons ces mécanismes, la réponse est plutôt claire : c’est un cercle vicieux !
Parce que la cystite est très souvent accompagnée de l’antibiotique.
Et qui dit antibiotique, dit taper bien fort sur la tête des Lactobacilles.
Et qui dit “réduire la quantité de Lactobacilles dans le vagin”, dit “laisser la place aux autres espèces pour qu’elles s’installent bien confortablement”.
Enfin vous voyez lez topo…

Pourquoi ce cercle vicieux ?
Je pense que l’une des réponses les plus évidentes c’est qu’on se retrouve, ben heu … 10 fois sur 10 face à un spécialiste qui nous voit par morceaux : la vessie d’un côté (ça c’est l’urologue) ; le vagin de l’autre (le gynécologue). Du coup chacun pense à « son » organe et fait sa petite soupe sans trop se préoccuper des conséquences sur « les organes des autres ».
L’urologue va vous filer des antibiotiques et le gynécologue des antifongiques ou des petites crèmes mais personne ne pense à vous regarder « en entier » pour essayer de vous proposer une approche cohérente.

Comment sortir de là ?
La première réponse à cette question c’est : avec une approche complète.
Pour se sortir de l’enfer (et là c’est vraiment l’expérience qui parle) il faut absolument s’occuper de toute la sphère uro-génitale, et en même temps :

GiGi

Ex-cystiteuse et professionnelle de santé !

2 Comments

  • Laurence
    17 octobre 2023

    Merci pour cet article qui est aboslument illuminant ! Je comprends aujourd’hui seulement et avec horreur que ma sage-femme me traite contre des mycoses depuis des mois alors que j’ai une vaginite !!! Enfin mon dernier prélèvement vaginal (et les deux précédents) était négatif pour les levures alors que j’avais une sensation de démangeaison terrible et j’ai eu ovules et crème… mais je me rend compte que ce n’est pas la bonne solution D’ailleurs je sens que c’est en train de revenir (même pas un mois après)..
    pouvez-vous me donner quelques conseils svp ?

    Reply
    • Coco
      20 octobre 2023

      Bonjour Laurence,
      Merci beaucoup pour votre commentaire, qui nous donne la possibilité de faire de la lumière sur ce sujet a priori « simple », mais autour duquel il y a malheureusement encore beaucoup des doutes et imprécisions (y compris dans les milieux médicaux).

      Comme vous l’auriez bien compris, la « mycose » est une colonisation ou prolifération exagérée d’une (ou plusieurs) levure (commensale ou provenant du milieu externe) dans le milieux vulvo-vaginale. Indépendamment des causes spécifiques qui l’ont provoquée, le diagnostic d’une mycose se fait grâce à un prélèvement vaginal qui recherche spécifiquement la présence de levures en quantité anormale.
      Lors les résultats sont positifs, le type de levure et sa quantité seront indiqués.
      Lors les résultats sont négatifs pour la culture fongique, il n’y a pas de mycose !

      En tout cas, effectuer un prélèvement vaginal constitue absolument le premier pas à faire afin de comprendre le type de trouble dont on souffre.
      Car, comme c’est votre cas, quand les résultats sont négatifs, prendre des antifongiques est erroné et devient même délétère (qu’ils soient oraux ou locaux).
      Je vous invite à approfondit le sujet de l’importance du « prélèvement vaginal » à travers la suivante lecture : https://cystiteetcompagnie.fr/2021/04/prelevement-vaginal-pour-qui-pourquoi/.

      Par contre, la « vaginite » est un état d’inflammation de la zone vulvo-vaginale, qui se diagnostique à travers la présence de symptômes (brulures, picotements, pertes vaginales) et d’un diagnostic visuel (œdème, irritation, rougeur, etc).

      Il est fondamental de comprendre que mycose et vaginite peuvent exister conjointement ou bien indépendamment (on peut avoir une inflammation sans infection ou bien une infection sans symptômes inflammatoires !). Mais la plus part du temps, ces deux conditions sont associées. Et c’est pour ça qu’effectuer les examens (prélèvement vaginal dans le cas présent) est fondamental.

      J’ajoute un autre élément : dans un cas comme le vôtre on ne peut exclure la présence de biofilms pathogènes vaginaux.

      Le biofilm est une stratégie de défense que les bactéries et les levures mettent en place afin de ne pas être atteintes par les antibiotiques, les antifongiques et les défenses immunitaires de l’organisme. Ce mucus, qui se comporte comme un “manteau protecteur” leur permet de proliférer de manière chronique et développer des résistances. Etant une matrice polysaccharidique, seule une substance mucolytique sera capable de dissoudre le biofilm. Cette substance est la N-AcétylCystéine (NAC). Il est fondamental que la NAC soit associée à du D-Mannose et de la Lactoferrine pour une action à 360° contre les levures et bactéries, une fois libérées du biofilm. A ce propos, je vous renvoie à la suivante lecture : https://cystiteetcompagnie.fr/2018/03/douche-vaginale-amie/

      Vu que vous avez déjà effectué le premier pas (prélèvement vaginal), le deuxième pas à mouvoir vers la résolution de vos troubles est celui d’apaiser les symptômes, qui dans votre cas sont en train de revenir. Pour cette raison, je vous conseille une application de Ausilium Crema au coucher (https://cystiteetcompagnie.fr/2018/10/une-creme-vaginale-magique-contre-la-cystite/ ), et toutes les fois que vous en sentez le besoin. En outre, il serait important de calmer également la ou les causes primaires de l’inflammation, en utilisant une formulation pensée spécifiquement pour apaiser l’inflammation.

      De plus, avant de commencer à agir contre un possible biofilm, il serait également important de comprendre quelles sont les causes de vos inconforts. Est-ce que vous souffrez de sècheresse vaginale ? Est-ce que vous avez un transit régulier ? Est-ce que vous effectué une toilette intime correcte ? Est-ce que vous mettez des vêtements et / ou sous-vêtements trop serrés ?

      Il serait également important de comprendre l’état de la flore de Döderlein. Avez-vous une image de son état reporté sur les prélèvements vaginaux que vous avez effectué ? Une flore de Döderlein pauvre pourrait être aussi une des causes de vos inconforts.

      Pour ces raisons, je me permets de vous renvoyer aux lectures suivantes :

      L’écosystème vulvo-vaginal : https://cystiteetcompagnie.fr/2019/03/lecosysteme-vulvo-vaginal-flore-hormones-muqueuse-et-ph-un-subtile-equilibre/

      Toilette intime : https://cystiteetcompagnie.fr/2018/08/la-toilette-intime/

      Afin de mieux explorer les causes de vos vaginites et de vous conseiller une démarche qui soit la plus personnalisée possible, je vous invite également à nous envoyer un mail pour un conseil plus personnalisé à l’adresse infofrance@deakos.com.

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