Salut la Compagnie !
Bon c’est un peu le thème du blog : vessie, vagin, pipi, cystite… Mais finalement, quand on est victime de cystite [et compagnie] “à gogo” on est souvent aspiré dans le vortex de peurs et de paranoïas à l’idée d’avoir quelque chose de grave, de ne pas comprendre d’où ça vient, de penser qu’on doit arrêter de vivre une vie “normale” pour ne pas souffrir… En tout cas, moi, j’avais ces angoisses, et même si mon caractère optimiste m’a toujours poussé à aller de l’avant, je vous avoue que j’ai eu des gros passages à vide sur me WC pendant certaines crises.
Bref ! Tout ça pour dire que le “petit vélo” qui mouline dans notre tête nous fait souvent oublier la base : la cystite c’est une maladie de la vessie. Et la vessie c’est l’organe “réservoir” qui gère le stockage et l’élimination des urines (continence urinaire). Et l’élimination des urines se fait : en faisant pipi (miction) !
Au passage, je précise qu’un nombre de mictions “normales” va de 4 à 10 par jour chez l’adulte (pour ceux qui auraient besoin de se “situer”) 😉
Alors, c’est vrai, tout le monde fait pipi, depuis notre premier jour, plusieurs fois par jour. Genre, on est en “terrain connu” ! Oui, mais, il y a un “mais” (hihihi vous vous en doutiez hein !) : “bien faire pipi” ce n’est pas juste faire sortir l’urine de la vessie, mais c’est tout en un tas de petites précautions et attentions pour que la miction soit physiologique et complète.
Pour vous donner un exemple concret, quand je bossais dans un service plutôt “speed”, il m’arrivait de faire à moitié pipi (je ne rigole pas) sans m’asseoir sur les toilettes (car ils étaient à disposition du personnel mais aussi du public… je vous laisse imaginer… beurk !) et en 30 secondes chrono lavage des mains compris ! Un truc de fou ! Cette expérience a, j’ai presque envie de dire “bien sûr”, déclenché des grosses douleurs et de crises plus fréquentes (tiens tiens).
Pourquoi apprendre à faire pipi ?
Grosso modo pour ne plus avoir de cystite pardi 🙂
Je m’explique (vous ne croyez pas que je m’arrêterais là hein ?), une miction physiologique et complète ça sert à :
- Eviter de “pousser”
Celles (et ceux) qui le font vont très bien comprendre de quoi je parle. Une miction non-physiologique c’est quand vous êtes (ou croyez être) obligés de “pousser” pour vider votre vessie. En gros, au lieu de relâcher la musculature, on contracte. Ben c’est l’opposé ?! Et ouais, c’est bien ce qui cloche.
Parce que, quand “tout va bien”, faire pipi c’est “juste” l’ouverture des sphincters (muscles circulaires, comme l’anus, qui servent à fermer la vessie et l’urètre pour éviter les fuites urinaires) qui se fait grâce à une commande volontaire du cerveau pour relâcher la contraction de fermeture de ces muscles.
Du coup, vous comprenez bien que “pousser” signifie : forcer la sortie de l’urine en augmentant la pression sur les sphincters qui vont forcément se fatiguer à long terme et en contactant d’avantage des muscles qui ne devraient même pas être sollicités pour la miction.
Ah oui au fait, dans la série des très mauvaises pratiques pour la musculature pelvienne, le “stop-pipi” (arrêter le jet d’urine en milieu de miction pour, soit disant, “tonifier” le périnée, après un accouchement par exemple) c’est nuuul et très dangereux un peu pour les mêmes raisons. A ne jamais faire les girls 😉
- Eviter la stase urinaire dans la vessie
Le but du jeu quand on fait pipi c’est de répondre à un stimulus naturel qui nous pousse à vider la vessie. Vider la vessie complètement je veux dire. Pourquoi ? Parce que l’urine c’est avant tout un ensemble de déchets que notre corps cherche à faire sortir et c’est aussi un excellent milieu de culture pour les bactéries qui, un jour ou l’autre, entre inévitablement dans la vessie (on est tous en contact avec des germes que notre système immunitaire et nos défenses-barrières mécaniques et biologiques repoussent au quotidien). Garder un résidu mictionnel c’est donc garder des urines de plus en plus acides, des toxines, des radicaux libres et des détritus métaboliques dans la vessie lesquels vont comme qui dirait “éroder” la paroi vésicale pour causer une irritation (devenant très vite inflammation) de celle-ci et aussi donner aux bactéries le gîte et le couvert qui pourront plus facilement former des biofilms.
Il ne viendrait à l’idée de personne di vider sa poubelle à moitié ? Et ben la miction c’est pareil : on prend tout et on jette !
C’est beau ce blabla, on a compris que bien faire pipi c’est important et ça protège contre la cystite [et compagnie]. Du coup tadam !
Les 5 règles d’or pour une miction réussie
1) Prendre le temps
Hihihi elle est bonne celle-là ! Comme si c’était facile avec le boulot, les enfants, les courses, le ménage, la cuisine, les chemises de Mr (ça fait un peu années 50 mais c’est encore vrai en 2018 ! snif snif).
Jamais dit que c’était facile mais il faut le faire. Une miction ce n’est pas moins de 30 secondes assis sur les toilettes pour avoir le temps de souffler et relâcher nos petits muscles pelviens comme il faut.
2) La position
L’idéal est de ramener les genoux vers la poitrine ou se pencher, pied bien à plat (l’équivalent de faire accroupi ou assise les pieds sur un petit tabouret) toujours pour aider au relâchement des sphincters et éviter de pousser.
Pour pouvoir faire pipi correctement il faut impérativement pouvoir s’asseoir sur les toilettes. Exit les numéros d’équilibrisme dans les stations-services ou dans les WC de la galerie commerciale. On se munit d’un paquet de lingettes désinfectantes pour essuyer la lunette et de mouchoirs ou mieux couvre-wc (vous en trouvez sur Amazon par exemple)
3) Relâcher, relâcher, relâcher
Se détendre, souffler et essayer de décontracter la musculature du périnée pour “débloquer” les sphincters et “ouvrir” grand l’urètre.
Si l’idée de même de détendre cette zone de votre corps vous panique, alors je vous conseille de faire ce type d’exercices et surtout, surtout, surtout, jamais de tonification du plancher pelvien.
4) Attendre la “vraie” dernière goutte
Ca va de pair avec le numéro 1. Combien de fois, à peine fini le jet “principal” on se lève ? En réalité, il est indispensable d’attendre quelques secondes après la fin de ce jet, toujours en se détendant, et “comme par magie” les quelques gouttes résiduelles sortent.
5) Essuyer sans frotter
Et oui, c’est important aussi. L’essuyage du méat urinaire (passage du papier hygiénique sur la vulve) peut être le responsable de bien des maux : irritations, brulures, échauffements. Alors s’il vous plait mesdames, on utilise un papier doux sans colorants ni parfums (pas du papier de verre premier prix du discount) et on ne frotte pas. Un essuyage réussi peut se faire par tamponnements ou bien par effleurage 😉
Et je ne vous fais pas l’affront de préciser qu’il faut se laver les mains (à l’eau et au savon) après chaque passage aux toilettes (ah bon je l’ai dit ? hihihi).
A plus la compagnie !
5 Comments
Osmose_74
9 janvier 2019Hello les guerrières,
Savoir faire pipi… quelle question ! Jamais avant 35 ans, on ne m’avait parlé de savoir faire pipi correctement. J’ai aujourd’hui j’ai 46 ans.
Toute mon enfance, je l’ai passée à me retenir d’uriner à l’école. Faut dire que les WC turcs de l’école élémentaire y sont pour quelque chose ! Une fois que tu en as mis partout (sur tes chaussures et même sur ton jean descendu sur tes chevilles) mais évidememment sauf là où il faut, ça devient vite anxiogène. Cette habitude ayant été prise, je me suis retenue toute ces années d’uriner dans les lieux publics, hors cas d’urgence dans la position tristement connue de l’équilibriste (genre la position de la chaise en yoga mais avec les mains sur les parois des toilettes pour ne pas se casser la figure. Sûr, ça muscle les cuisses !
Je n’en veux pas non plus à feu ma mère de ne m’avoir rien dit et à qui personne n’avait expliquer comment faire pipi… histoire de génération, probablement. Et il faut dire que les lingettes désinfectantes et autres produits similaires n’était pas monnaie courante à l’époque.
Et puis, un jour miracle, j’ai découvert “LE PIPI DEBOUT”… une révolution à lui tout seul. Ce petit bout de silicone a changé ma vie. Tapez “pipi debout femme” sur google pour celles qui ne connaissent pas. Mesdames, la première fois que l’on fait pipi debout comme un homme ça fait vraiment bizarre. Mais après quel luxe, on peut faire pipi presque partout sans toucher quoique ce soit de dégueulasse ! Moi qui passe ma vie dans les TGV et les avions, je vous raconte pas le bonheur. Aujourd’hui, quand je me faufile dans les wc d’un train où tout vibre et vacille, je souris encore en pensant à ma victoire sur ce que je nommerais une injustice de genre. Avant c’était le cauchemar. Maintenant comme je suis détendue en toutes circonstances et bien mon sphincter urinaire aussi. Ce que je ne sais pas c’est si la position debout peut être préjudiciable à nous les femmes. De façon empirique, je dirais non.
Et toi GIGI, tu en penses quoi ?
GiGi
18 janvier 2019Salut ma belle !
Wow quel témoignage, merciiiiii 🙂
Le hic c’est que, même si ce « pipi debout » à l’air formidable (tu nous le vends bien y faut dire lol 😉 ), je suis obligée de mettre mon grain de sel et être en désaccord avec toi (zut zut zut).
Ben oui, vois-tu, faire pipi debout c’est « réservé » aux hommes parce qu’ils ont l’équipement pour et que leur appareil urinaire prévoit cette modalité hihihi. Sans rentrer dans le détail des mécanismes d’ouvertures de sphincters, relâchement des muscles, commandes volontaires de tel ou tel muscle, en gros pour « eux » c’est fastoche de faire la petite commission bien tranquillou sur ses deux jambes.
Mais pour nous, c’est un peu plus compliqué (c’est justement l’objet de l’article 😉 ) et pour « bien » faire pipi nous avons BESOIN de nous asseoir.
Rester debout risque de favoriser, par exemple, la « stagnation » des urines, c’est-à-dire le fait qu’une petite quantité d’urine reste dans la vessie (qui, du coup, n’est jamais complètement vide) avec irritation, inflammation et prolifération bactérienne… et blablabla
La position verticale est aussi déconseillée parce qu’elle t’oblige à utiliser (contracter) certains muscles pour faire pipi mais qui ne devraient pas être utilisés pour ça. Du coup, sur la durée, c’est une habitude qui peut avoir des répercussions négatives sur le périnée et les muscles qui le composent.
Bref, pas top quoi !
Si je peux te donner un conseil, mieux vaut investir dans un stock de lingettes désinfectantes plutôt que dans un accessoire en plastique qui te fera peut-être sourire un moment mais pourrait, au final, te faire plus de mal que de bien.
Bisous la guerrière !
Osmose_74
25 janvier 2019Coucou Gigi,
Bon, tu m’as intrigué avec tes remarques. Alors je suis allée faire un tour sur PubMed pour voir si je trouvais des études au sujet du bilan urodynamique des femmes qui urinent debout. J’en ai trouver 3.
Résultat résumé :
1. volume résiduel post-vide = pas de différence significative entre debout et assis
2. débit = soit pas de différence significative, soit légère diminution du débit en position debout
J’ai trouvé aussi une étude qui analyse différentes positions (antéversion, rétroversion, avec ou sans effort et flexion)
Résultats résumés :
1. volume vidé = plus bas en antéversion
2. débit = pas de différence significative entre antéversion, rétroversion et flexion
2. flexion avant = moins d’irrégularité et meiller pour détendre les muscles du plancher pelvien
Je peux t’assurer que je suis extrêmement détendue quand je ne touche pas la cuvette d’un WC public. Je ne pousse pas le moins du monde, je prends mon temps, tranquille, sans me précipiter à l’inverse de la station assise où je me presse pour rester le mois de temps possible en contact avec la cuvette. Je te parle même du fait que nettoyer la cuvette d’un wc public (même avec une lingette désinfectante) n’est pas mon truc préféré !
Alors dans mon cas, il y deux situations :
– dans les toilettes privés (domicile, bureau, etc) : position assise flexion avant
– dans les toilettes tout public (trop public) : position debout en retroversion
Maintenant, à chacune de voir…
Bisous ma copine 😉
GiGi
27 décembre 2018Super triste en te lisant ma belle.
Quel parcours (du combattant), sans compter que tu dois être super jeune (si ton fils à 12 ans) !!
J’espère que la kiné te fera le plus grand bien (je croise tous les doigts des mains et des pieds hihihi).
Il faut voir le verre à moitié plein: maintenant tu connais ton point faible et tu sais y remédier Avec la rééducation tu vas sans doute bien récupérer et le résidu mictionnel devrait disparaitre (haut les coeurs !!).
Tu ne veux plus prendre d’antibio? Bienvenue au club!! Toutes les solutions pour se débarrasser de la cystite [et compagnie] sont ici
Si tu as ce problème de vidange vésicale je te conseille d’opter pour une prise permanente de D-mannose + n-acétylcystéine + magnésium. En faisant ça tu obtiendras:
– l’inhibition de la formation des biofilms ET la dissolution des biofilms matures déjà formés (il y en a surement, snif snif)
– l’inhibition de l’adhésion des bactéries pathogènes dans la vessie ET leur élimination naturelle (oust!)
– une meilleure relaxation du plancher pelvien (et oui, même avec une hypotonie ça reste nécessaire)
Et puis comme tu le dis toi-même il doit y avoir du dégât dans ta vessie. Du coup, je te conseille aussi de l’aider à se « reconstruire » en lui apportant toutes les « briques » dont elle a besoin (je veux parler des GAG).
En gros, avec Cistiquer, Ausilium NAC et Ausilium Forte tu devrais déjà voir un vrai bon changement
Ah, j’allais oublier, on est d’accord que le régime alimentaire, l’hygiène intime, se protéger du chaud et du froid (d’ailleurs tu fais super bien de changer de job!! des toilettes sans chauffage c’est un scandale grrrr!!!!), utiliser un lubrifiant pendant les rapports… et ben c’est aussi important que… se brosser les dents par exemple LOL
Essaies de nous tenir au courant si le cœur t’en dit. Tu es une warrior!!
Je t’embrasse bien fort
Magali
22 décembre 2018Bonjour. Merci pour cet article. Il regroupe tout ce que j’aurai voulu que quelqu’un me dise quand j’étais plus jeune (le boulot de ma mère en gros! ).
Mon témoignage: Comme beaucoup, je me suis retenue longtemps au travail plus jeune en période de rush (je travaillais en aéroport) sans boire aussi, à l’époque ça allait encore. Puis j’ai fait un sport violent avec des séries d’abdos mal faites donc pression pelvienne et incontinence urinaire à l’effort à à peine 30 ans. Les cystites se sont répétées, la prise d’antibiotiques aussi, l’inflammation de la vessie aussi etc… Et Enfin la candidose. Après l’accouchement de mon fils il y a 12 ans, pour aller plus vite et pour mieux vider la vessie que je sentais franchement fatiguée, j’ai repris la technique du souffle de la sage-femme pour pousser, mais c’est vite devenu un automatisme. Ces dernières 3 années ont été les plus destructrices: au travail l’après-midi (j’ai 2 mi temps), les toilettes sont propres mais dans un cabanon dehors en parpaings et tôle sans lumière ni chauffage, le poste est intensif sur 4h, difficile d’y aller souvent et tranquillement (ça va l’été, mais moins drôle l’hiver quand il fait nuit à 16h30 et à 4 degrés avec un mistral à décorner les boeufs …) . Donc je ne buvais pas et n’allais aux toilettes que chez moi au retour. Résultat: les parois de la vessie déjà mal en point à cause des cystites se sont encore plus étirées, elles ont, je suppose, subi une sorte de destruction des nerfs/muscles les composant, et sont devenues flasques (vessie hypotonique diagnostiquée en août). Depuis 1 an, j’y vais au moins 1 fois dans l’après-midi, car les cystites ont recommencé et la 4e ne me lâche pas… (d’ailleurs je cherche un autre travail à la place, avec des toilettes décentes, et quand on en arrive là juste pour pouvoir uriner en paix, c’est qu’il y a un problème ! 😉
Le 1er jet est franc mais s’arrête vite, je dois pousser pour terminer.
Au final, je commence une rééducation vésicale avec une kiné spécialisée début janvier. Je ne veux pas prendre d’antibios car cela s’avèrerait inutile dans mon cas puiqu’il y a un résidu de 20cc même après la poussée.
Encore une fois j’aurai tellement Aimé avoir su dès mon plus jeune comment prendre soin de moi, cela m’aurait évité bien des problèmes.
Alors mesdames, et messieurs aussi pour les parents isolés, éduquez vos enfants jusqu’au bout: comment on se brosse les dents, Comment on mange, Comment on parle, etc mais aussi comment on va aux toilettes ! Comment on prend soin de nos organes tout court.
Au plaisir de vous lire lors d’un prochain biopic 🙂