Avec son accord je re-partage avec vous le résultat d’ECBU de l’un des membres du groupe Facebook “Cystite récidivante” afin de le commenter de façon plus approfondie.
Sur cet ECBU, que retenir ?
1) Le prélèvement d’urine a été fait de manière correcte et sans antibiothérapie en cours. L’interprétation de la bactériologie est donc possible de façon objective.
2) L’hématurie est nulle = absence de sang dans les urines
3) La leucocyturie est significative = présence de leucocytes (anticorps) dans la vessie.
4) Le laboratoire conclu à une “culture négative”
C’est précisément sur ce dernier point qu’il faut s’arrêter.
Le laboratoire fait référence à une norme émise par la SOCIÉTÉ DE PATHOLOGIE INFECTIEUSE
DE LANGUE FRANÇAISE (SPILF) de 2014 [réactualisée en 2015] qui recommande d’interpréter les résultats de bactériurie de la manière suivante :
-> Significative pour une présence bactérienne supérieure ou égale à :
- 1000 UFC/ml pour E. coli ou S. saprophyticus
- 10000 UFC/ml pour les autres souches de germes uropathogènes (Entérocoques, Klebsiella, Proteus…)
-> Non significative en dessous de ces valeurs
En appliquant cette directive, le laboratoire fait donc apparaitre un résultat “négatif” pour toutes les cultures dans lesquelles la présence bactérienne varie de 0 à 1000 ou 10000 UFC/ml.
Dans le cas présent, l’existence d’une leucocyturie (signe de réponse du système immunitaire façon à une agression de type bactérien) pourrait donc signifier que les urines analysées ne sont pas stériles mais plutôt qu’elles contiennent une « faible » numération des germes.
Que faut-il en conclure ?
Il est vrai que chez un sujet sain et en l’absence de facteurs de risque, une bactériurie “faible” (inférieure aux valeurs citées ci-dessus) est facilement gérée et résolue par le système immunitaire. C’est la raison pour laquelle les lignes de conduites médicales recommandent une non-intervention thérapeutique.
Hors, lorsque l’on se trouve en présence d’un cas de cystites récidivantes, une présence bactérienne urinaire même faible peut être le point de départ d’un nouvel épisode aigu et ce pour deux raisons :
1) Déficit de défenses immunitaires
L’historique des personnes souffrant de cystites bactériennes chroniques fait souvent mention de (très) nombreuses thérapies antibiotiques (dont la pertinence est d’ailleurs souvent discutable), d’une altération des flores physiologiques censées assurer la première ligne de défense de la sphère uro-génitale et d’une réponse immunitaire face aux attaques des agents uropathogènes moins bonne que chez le sujet sain.
Pour toutes ces raisons, dans un contexte de récidivité importante de l’infection urinaire, les défenses physiologiques ne sont souvent plus en capacité d’assurer la défense du milieu vésical même contre les attaques bactériennes dont la numération est modérée.
Ce déséquilibre entre germes uropathogènes « agresseurs » et réponse immunitaire “défenseur” laisse souvent la possibilité à une faible contamination bactérienne de se développer, proliférer et devenir une véritable IU dont la numération des germes augmentera au fil des jours jusqu’à dépasser le seuil de significativité.
2) Fragilité de l’urothélium
Ici aussi tout dépend du sujet !
Chez le sujet sain, l’urothélium est intègre et ne présente ni inflammation ni zones “érodées”. L’agression qu’il va subir en présence d’une petite quantité de germes sera donc accueillie de manière moins aigue et, sans doute, peu symptomatique voire asymptomatique.
En revanche, dans un contexte de cystites récidivantes, la faible concentration bactérienne va venir attaquer un urothélium déjà abimé et fragilisé. Une quantité bactérienne asymptomatique chez le sujet sain sera donc plus probablement source d’un cadre clinique aigu chez le sujet chronique.
Comment agir dans ce cas ?
Comme le soulignent très justement les recommandations en vigueur, cette situation ne requière absolument pas d’antibiothérapie. Ce serait comme lancer une bombe nucléaire sur un bataillon de 10 soldats ennemis : une approche disproportionnée et aux effets secondaires bien plus ravageurs que les dommages pouvant être causés par les 10 soldats en question.
Toutefois, une situation comme celle-ci doit être scrupuleusement prise en charge afin d’éviter qu’elle ne dégénère en épisode aigu.
Nous sommes ici face à un cas typique pour lequel le recours à Ausilium (association de D-Mannose, Morinda citrifolia et alcalinisant) est indiqué pour plusieurs raisons :
- Aucuns effets secondaires
- Dosage adaptable en fonction de l’évolution de la symptomatologie
- D-Mannose parfait et très efficace dans la lutte contre les numérations bactériennes faibles
- Morinda citrifolia immunostimulante pour renforcer la défense immunitaire naturelle
- Morinda citrifolia anti-inflammatoire pour calmer la symptomatologie douloureuse ou la gêne mictionnelle si nécessaire
- Alcalinisant indispensable pour freiner la prolifération bactérienne et lutter contre l’acidité urinaire (qui augmente les douleurs de type inflammatoires)
Face à un ECBU de ce type, avec ou sans symptomatologie, je vous renvoie enfin à la lecture de l’article sur les “Premiers secours” qui décrit, pas à pas, la démarche à suivre, ainsi que la vidéo ci-dessous :
11 Comments
Camille
23 juillet 2024Bonjour,
Cela fait 4 ans que je souffre de cystites à répétition post-coïtale et les douleurs deviennent insupportables et les périodes de “crises” de plus en plus longues. J’ai des pesanteurs au niveau du bas du ventre, une envie d’uriner fréquente et des gênes au niveau de l’urètre quelque temps après la miction. Mes ECBU ont toujours été négatifs mais pendant mes premières infections urinaires les antibiotiques étaient efficaces, jusqu’à devenir complètement inutiles aujourd’hui. La seule chose que je puisse faire c’est d’attendre car on me prescrit toujours des antibiotiques ou des pilules d’huiles essentielles qui ne marchent pas. Mais depuis 3 mois rien ne fait, les douleurs ne disparaissent pas : ECBU négatif, antibiotiques, pilules de canneberge, échographie pelvienne normale, probiotiques pour la flore intime… J’ai également tout essayé pour prévenir des cystites : lubrifiant, alimentation adaptée, boire beaucoup d’eau, uriner après les rapports etc. mais encore une fois, rien ne marche. Je suis complètement épuisée mentalement et physiquement et je ne sais plus vers qui me tourner… Merci pour votre réponse.
deakos_France
1 août 2024Merci pour ce commentaire Camille et tellement désolée de vous lire…
La toute première remarque ici concerne la mauvaise prise en charge de vos cystites (et ce depuis le début) puisque, en présence d’un ECBU négatif, la cystite est très clairement abactérienne (inflammatoire donc) et ne devrait donc pas être prise en charge comme une infection urinaire: https://cystiteetcompagnie.fr/2018/08/cystite-kesako/
A ce titre, le recours à des thérapies antibiotiques ou des huiles essentielles antimicrobiennes n’est pas approprié et vous expose à un risque d’aggravation de la problématique inflammatoire qui tend à devenir chronique (ce qui est malheureusement le cas actuellement): https://cystiteetcompagnie.fr/2018/03/cystites-infections-urinaires-recidivantes-antibiotiques-ne-marchent-plus/
Précisons également que l’utilisation de cranberry est à éviter en cas de cystite en raison de son action acidifiante sur les voies urinaires qui augmente l’irritation urothéliale et donc les troubles inflammatoires: https://cystiteetcompagnie.fr/2018/03/cranberry-faux-ami-de-cystiteuse/
Bien que désormais constants, il est intéressant également de noter que vos maux :
-> apparaissent principalement après les rapports sexuels
-> concernent plus spécifiquement l’urètre
-> sont indépendants de la miction (apparaissent après)
Ces éléments peuvent donc évoquer une contracture pelvienne https://cystiteetcompagnie.fr/2019/05/la-contracture-pelvienne/ et/ou une sensiblisation nerveuse locale
Rencontrer une kinésithérapeute ou sage-femme pour un bilan pelvi-périnéal serait donc une bonne idée pour vous: https://cystiteetcompagnie.fr/2019/10/evaluation-du-plancher-pelvien-bilan-pelvi-perineal-pour-qui-pourquoi-comment/
Interrompre canneberge et thérapies inappropriées est à l’ordre du jour également.
Du côté d’une approche naturelle et d’une supplémentation alimentaire ciblée je conseilerais ici :
– Ausilium Crema : à appliquer avant et après chaque rapport
– Cistiquer : 2 par jour
– Pealen : 2 à 4 par jour
– D-magnesio : 1 à 2 par jour
Pour un schéma posologique plus précis et individualisé, vous pouvez contacter: infofrance@deakos.com
De tout coeur avec vous ❤
PS. un dépistage de l’endométriose pourrait aussi être envisagé.
laugel jéromine
3 juillet 2023Bonjour,
j’aurais souhaité savoir si le Dmannose pouvait fausser un ECBU ? negatif mais leucocytes 642/µl et hématies 19/µl. En fait aprés un rapport j’ai suivi le shéma préconisé, Dmannose 3 jours etc plus je prend bruyère, origan etc. J’ai senti de légers symptômes le 3 eme jour donc repris Dmannose et passé rapidement ainsi qu’au 5 eme jour puis 7 eme jour au matin, très forts symptomes et donc repris Dmannose mais symptomes ne cessent pas et augmentent donc ai fait ECBU et aprés ai pris antibio car devenait non supportable. Mon ECBU est revenu negatif mais leucocytes 642/µl et hématies 19/µl . Donc je me demandais si le Dmannose, 2 doses prises avant le labo, a pu éliminer les germes ? Et aurais je eu besoin d’un antibiotique ? Cela dit, fin de journées les symptomes avaient beaucou diminué. Merci pour votre réponse
Mary
14 juillet 2023Bonjour et merci pour ce commentaire (que je n’ai malheureusement pas pu approuver plus tôt, désolée…)
1) Concernant l’impact d’une supplémentation orale en D-Mannose sur l’ECBU la réponse se trouve dans cet article 😉
https://cystiteetcompagnie.fr/index.php/2023/07/07/le-d-mannose-peut-il-fausser-un-ecbu/
2) L’épisode que vous décrivez ici semble bel et bien une cystite abactérienne ou une infection urinaire à numération bactérienne faible (donc indécelable par le laboratoire). Comme préciser dans cet autre article: https://cystiteetcompagnie.fr/index.php/2019/02/12/d-mannose-contre-la-cystite-ca-marche-ah-ben-en-fait-non-mais-si-en-fait-si/ dans ce type de circonstance il est préférable de ne pas interrompre trop précocément les prises de D-Mannose afin d’éviter les rechutes ou rebonds de la symptomatologie.
De tout coeur avec vous ❤
Camille
4 octobre 2022Bonjour,
J’ai arrêter mon anneau (nuvaring) en mai 2022. En juillet 2022, j’ai commencé à avoir des symptomes de cystite : pression bas ventre, impression de devoir faire pipi constamment, difficulté à vider vessie, inconfort… Ces symptomes sont constant depuis 3 mois. Mon ECBU est négatif. Toutefois, il y avait un peu de sang dans mes urines. Lorsque je fais des tests (utiva) à la maison, les leucocytes sont positifs.
J’ai besoin d’aide svp 🙁
Coco
7 octobre 2022Chère Camille,
Merci pour votre commentaire et pour la confiance que vous démontrez envers notre blog.
La description de votre symptomatologie est assez claire, ce qui nous oriente vers de multiples pistes dont la première fiable est certainement la cystite abactérienne = ECBU négatif.
Cela indique donc une situation plutôt inflammatoire = présence de leucocytes
https://cystiteetcompagnie.fr/index.php/2022/05/11/infection-urinaire-sans-germe-cest-possible-ca/
pour comprendre l’origine de cette problématique il faudrait certainement identifier les facteurs précipitants, dont l’un semblerait être la chute hormonale ( arrêt de l’ anneau en mai 2022).
https://cystiteetcompagnie.fr/index.php/2018/03/30/cystites-hormonaux-dependantes/
Une autre piste à suivre pourrait être une contracture musculaire, avez-vous jamais fait une évaluation du plancher pelvien ?
https://cystiteetcompagnie.fr/index.php/2019/10/25/evaluation-du-plancher-pelvien-bilan-pelvi-perineal-pour-qui-pourquoi-comment/
https://cystiteetcompagnie.fr/index.php/2019/05/23/la-contracture-pelvienne/
En conclusion , au vue des éléments de votre commentaire , pour le moment la démarche à suivre pourrait s’orienter sur plusiurs axes tels que:
-> Réduire l’inflammation chronique par des mesures de réépithélisation de la paroi vésicale (Cistiquer) et contrôle du pH urinaire
-> la prise quotidienne d’un anti inflammatoire naturel comme la Morinda citrifolia contenue dans les produits Ausilium
-> la prise quotidienne d’un myorelaxant ( D-Magnesio )
– > une évaluation du plancher pelvien à réaliser chez un spécialiste comme par exemple kinésithérapeute, sagefemme ou ostéopathe
-> prise quotidienne de palmitoyléthanolamide (abrégé : PEA ( Pealen ) pour les propriétés suivantes:
– Potentiel neuroprotecteur
– Réduction de la perception de la douleur neuropathique
– Réduction de la réponse inflammatoire
https://cystiteetcompagnie.fr/index.php/2021/06/11/palmitoiletanodamide-pea-pour-les-amis/
Pour recevoir une commande et un devis personnalisées je vous conseille de contacter : infofrance@deakos.com,
Espérant que ces premiers éléments puissent vous aider, je reste disponible au besoin.
Coco
Camille
15 juillet 2021merci pour votre rapide réponse. Non les bactéries ne sont ps identitées malheureusement. Les douleurs sont surtout vésicales. J ai du cistiquer du dmannose et aussilium. Je fais également un regime alcalin. Les douleurs sont supportables mais si je ne fais pas tt ce traitement deakos j ai l impression qu elles s intensifient . Le stress et les hormones ( pré ménopause) sont les déclencheurs.
Mary
15 juillet 2021on peut tout de même préciser d’ores et déjà que, lorsque les cystites sont récurrentes et que la muqueuse vésicale présente un état inflammatoire chronique, une faible présence bactérienne (qui serait insuffisante pour déclencher des symptômes chez un sujet sain) peut devenir immédiatement source d’une symptomatologie significative en raison de la sensibilité accrue liée à l’inflammation
Dans une telle situation, les mesures préventives à mettre en place devraient alors s’articuler autour de deux grands objectifs:
1) Lutter contre les épisodes aigus en mettant en œuvre les mesures préventives ciblées sur les facteurs prédisposants et précipitants du sujet (personnalisées donc)
2) Réduire l’inflammation au travers une série de mesures que l’on peut trouver ici
https://cystiteetcompagnie.fr/index.php/2019/05/31/cystite-sans-bacterie/
Mary
15 juillet 2021on peut tout de même préciser d’ores et déjà que, lorsque les cystites sont récurrentes et que la muqueuse vésicale présente un état inflammatoire chronique, une faible présence bactérienne (qui serait insuffisante pour déclencher des symptômes chez un sujet sain) peut devenir immédiatement source d’une symptomatologie significative en raison de la sensibilité accrue liée à l’inflammation
Dans une telle situation, les mesures préventives à mettre en place devraient alors s’articuler autour de deux grands objectifs:
1) Lutter contre les épisodes aigus en mettant en œuvre les mesures préventives ciblées sur les facteurs prédisposants et précipitants du sujet (personnalisées donc)
2) Réduire l’inflammation au travers une série de mesures que l’on peut trouver ici
https://cystiteetcompagnie.fr/index.php/2019/05/31/cystite-sans-bacterie/
Camille
15 juillet 2021bonjour,
mon ecbu revient négatif mais il est écrit “quelques “bactéries. est ce possible que ces quelques bactéries soient à l origine de mes douleurs .. je prends du nac et de l aussilium
Mary
15 juillet 2021Merci pour ce post Camille et bien triste de vous lire. Plusieurs considérations pour vous répondre:
1) En premier lieu je vous renvoie à la lecture de cet article
https://cystiteetcompagnie.fr/index.php/2019/12/19/lecture-de-lexamen-cytobacteriologique-des-urines-ecbu/
2) Ces “quelques” bactéries sont-elles identifiées (souche précise) ou bien s’agit-il d’une “flore polymicrobienne” ?
3) Lorsque vous parlez de “douleurs” de quoi s’agit-il exactement (description des symptômes, durée et intensité de ces derniers, contexte de survenue et chronicisation…)?
Car sans ces éléments, il est bien délicat de vous répondre.