Cystite et contraceptions
Nous avons déjà abordé le sujet complexe des liens existant entre les cystites récidivantes et les hormones (cycle hormonal féminin) dans plusieurs articles du blog :
– Cystites hormonaux-dépendantes
– Cystites qui disparaissent pendant les grossesses et réapparaissent après
– Cystite et ménopause : don’t panic !
Malgré ces articles, qui constituent déjà une solide « banque de données » sur les mécanismes d’interactions justifiant les liens possibles entre hormones et cystites, des questions demeurent récurrentes notre groupe Facebook « Cystite récidivante » :
« Avez-vous vu un changement de vos cystites suite à une modification de contraception ? »
« Quelles contraceptions utiliser quand la cystite semblerait être hormonaux-dépendante ? »
« Stérilet au cuivre : Est-ce qu’il pourrait avoir une influence sur les infections urinaires ? »
Il semblait donc plus que nécessaire de compléter les informations déjà présentes en traitant de manière plus détaillé ce sujet au sein d’une seule question :
Quels liens entre contraception et cystite ?
Question à laquelle il est impossible d’apporter une réponse universelle puisque:
Chaque cas est unique et chaque problématique différente !
Le taux d’œstrogènes au centre de l’attention
Attention ! Les éléments ci-après ne se veulent en aucun cas un conseil médical et sont à réévaluer, au cas par cas, avec un médecin puisque les contraceptifs sont des médicaments soumis à prescription et non exempts de risques potentiels et effets secondaires. En particulier, l’usage d’œstrogènes peut, dans certains cas, être contre-indiqué en raison des éventuels impacts oncologiques possibles.
Souvent, lorsque la cystite survient en suivant le cycle hormonal, on note une apparition des épisodes aigus plutôt concentrée autour de la période péri-menstruelle (juste avant, pendant et juste après les règles). Cette incidence conduit donc à établir une corrélation entre la période du cycle où les œstrogènes sont au plus bas et la survenue des épisodes aigus. Et il apparait alors évident que c’est cette chute du taux d’œstrogènes qui est un facteur prédisposant de la cystite.
Dans une telle situation, il pourrait être utile, en accord avec un gynécologue, d’éviter les méthodes contraceptives qui provoquent une diminution du taux d’œstrogènes (contraceptions exclusivement basées donc la prise de progestérone) comme par exemple l’implant, le stérilet aux hormones, les pilules à prise en continu.
Et, en revanche, de privilégier les approches contraceptives qui maintiennent un cycle hormonal le plus proche possible de la physiologie spontanée :
- Préservatif masculin ou féminin
- Anneau contraceptif
- Pilule combinée qui sera à choisir de manière attentive, sur la base d’un dosage hormonal préalable (pour être la plus proche possible de la physiologie du sujet), par un professionnel de santé
- Stérilet au cuivre

En parallèle de ce choix cardinal de la contraception, il est indispensable de mettre en place des mesures, dans la période lutéale, menstruelle et post-menstruelle (3 à 5 jours) pour essayer de compenser la chute du taux d’œstrogènes ( = variations du milieu vulvo-vaginal et de l’immunité de la sphère uro-génitale) :
- Hydratation des muqueuses
- Soutien des épithéliums
- Réduction des irritations (choix de protections hygiéniques adaptées) et de l’inflammation
- Soutien de la flore de Döderlein
- Renforcement de la prophylaxie à base de D-Mannose contre les attaques bactériennes favorisées par cette période

Contraceptions progestéroniques
Dans de nombreuses situations, ce type de contraceptif est privilégié par le gynécologue prescripteur : familiarité avec les cancers hormonaux-dépendants, risque de phlébites, règles douloureuses et/ou hémorragiques, cycles anarchiques, SOPK (syndrome de l’ovaire polykystiques), endométriose*…
Il est donc ici important de prendre conscience que ce type de contraception place la femme, même jeune, dans une situation de pseudo-ménopause (puisque le cycle est « bloqué ») avec pour conséquence des inconforts et modifications de la sphère uro-génitale similaires.
Les mesures compensatoires citées ci-dessus seront alors à potentialisées pour empêcher : la sècheresse vaginale, l’atrophie des muqueuses, la raréfaction de la flore de Döderlein, la réduction de l’immunité locale, les irritations / inflammations des muqueuses, l’émergence de dysbiose, la formation de biofilms…
Ces mesures seront à définir, au cas par cas, selon l’entité des « effets secondaires » du contraceptif et la problématique globale.
*dans ce cas précis, c’est d’ailleurs une thérapie de prédilection utile pour stopper la progression des lésions endométriosiques et qui peut donc, si ce sont ces lésions les responsables des cystites, s’avérée résolutive (partiellement ou totalement) contre la cystite.

Dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre
Le DIU au cuivre est un petit « T » en plastique souple de 3 à 4 cm recouvert d’un ou plusieurs fils de cuivre. Un petit fil est attaché au bout du DIU juste à l’entrée de l’utérus et permet de faciliter son retrait.
L’efficacité du DIU est proportionnelle à sa teneur en cuivre, c’est-à-dire que plus il y a du cuivre, plus il est efficace : l’effet contraceptif est rassuré par l’impossibilité des spermatozoïdes d’attendre l’ovule et au travers l’action du cuivre qui empêche la fixation de l’ovule dans l’utérus.
Son principe de fonctionnement se base donc sur l’induction d’une inflammation : la pose du cuivre sur l’utérus provoque une réaction inflammatoire qui va réduire drastiquement la fertilité locale. D’ailleurs il est bien précisé et noté noir sur blanc sur la notice des stérilets au cuivre de ne pas employer cette approche contraceptive en cas de troubles inflammatoires pelviens (la cystite récidivante en faisant partie !).
Ce type de stérilet, particulièrement populaire et sans hormones, peut donc aussi jouer un rôle clé dans l’apparition et/ou la chronicisation/aggravations des cystites en raison de ses effets secondaires notoires et, plus particulièrement, chez certains sujets, son retentissement au niveau vésical et vaginal.
-> Au niveau vaginal = fameux effet Domino :
– vaginite sourde : inflammation chronique des muqueuses vulvo-vaginales qui se manifeste notamment par des sensations de brulures, picotement, démangeaison, sécheresse ou tiraillement et qui, dans certains cas, peut aussi toucher les muqueuses urétraux-vésicales avec des symptômes pouvant évoluer de la gêne mictionnelle à l’urgence et la fréquence urinaire (cadre similaire à une cystite mais sans germe donc).
– raréfaction de la flore de Döderlein
– diminution de l’immunité locale
-> Au niveau urétral = inflammation des voies urinaires qui va irradier sur le trigone vésical (partie basse de la vessie) et peut entrainer une trigonite ou une urétrite. Les deux inflammations favorisent la cystite bactérienne ou abactérienne.
Le choix d’un DIU au cuivre serait donc le bon choix dans une situation où la ligne d’inflammation est presque à zéro!
Il est important de préciser que le DIU au cuivre est également souvent impliqué dans la formation d’un biofilm sur la surface (vaginal donc) qui constitue successivement le réservoir infectieux des cystites et éventuels troubles vaginaux.
Au final la meilleure chose à faire pour choisir correctement sa contraception reste l’évaluation du rapport bénéficies / risques des différentes méthodes au travers une consultation gynécologique et en prenant en compte votre dossier médical personnel et familiale 🙂
Bonjour,
Je n’ai jamais eu autant de cystites qu’avec un stérilet au cuivre…Ca va déjà mieux depuis que je l’ai fait enlever. Le mieux, en ce qui me concerne, reste les préservatifs…Et une surveillance ++++ de mon cycle.
Si ce message peut aider Manon des commentaires…Pour moi, cystite et stérilet en cuivre ne font pas bon ménage. Mais ce n’est que mon expérience !
Bon courage à vous !
Coucou,
Je suis exactement dans le même cas. Cystites post-coïtales qui se sont, il me semble, aggravées depuis la prise de la pilule. J’ai arrêté la pilule il y a un mois et demi et j’ai commencé un traitement Deakos. Premier rapport depuis il y a quelques heures, j’attends de voir si j’ai une cystite demain en me réveillant mais je suis confiante
Hello, bravo pour ta réussite, Optimizette est une pilule microdosé ( je l’a prends) je me suis renseigné et effectivement ce genre de pilule favorise les cystites. Le stérilet en cuivre est à fuir si on a un terrain sensible niveau cystite.
Voir pour un autre moyen contraceptif à ce moment là mais à croire tout ce que je lis, j’ai tendance à penser que la contraception la plus adaptée pour les cystiteuses c’est le préservatif. Mais à voir si il y en a d’autres qui sont adaptés. Bon courage à toi.
Bonjour à toutes,
Je tenais à vous dire que ça fait deux mois que je n’ai plus de cystites alors que je n’y croyais plus. Deakos m’a sûrement aidé et je le pense sincèrement notamment pour les périodes inflammatoires. Ausilium Forte et D-Manoro sont top et leurs conseils très adaptés !
Mais pour info, j’ai également arrêté toutes pilules contraceptives et depuis, il y a une réelle différence.
Avec Optimizette, c’était cystite sur cystite. J’ai arrêté, ça allait mieux et puis j’ai repris une autre pilule Optilova et le même problème était revenu.
À toutes celles qui prennent la pilule, je vous invite vraiment à essayer de voir si ces cystites ne peuvent pas venir de ça. Aujourd’hui, je me sens libérée même si je suis en errance en terme de contraception. D’ailleurs, si vous avez des infos sur le stérilet en cuivre, je suis preneuse.
Bon courage à toutes, vous êtes toutes merveilleuses de solidarité sur ce groupe ✨
Bonjour, j’ai souffert de ma première cystite à l’âge de 19 ans, très exactement 6 mois apres la prise de la pilule Jasmine. Cette première cystite a été la première d’une longue série puisque le cauchemar a duré plus de 10 ans. Cystites tous les deux mois, ensuite tous les mois, plusieurs fois par mois. J’ai consulté quatre urologues et trois gynécologues qui ont tous systématiquement MINIMISÉ le problème (estimant que la cystite était un problème mineur alors qu’elle m’a littéralement conduit au bord de la dépression). Ils m’ont aussi DECONSEILLÉ d’arrêter la pilule sous prétexte qu’il n’y avait, selon eux, AUCUN rapport entre les hormones et les voies urinaires. J’ai fait des échographie et des cystoscopies qui n’ont rien détecté. Les urologues m’ont prescrit des dizaines de cures d’antibiotiques qui m’ont soulagé quelques mois mais qui n’ont jamais permis d’éviter la récidive bien au contraire. Les cystites devenaient de plus en plus fréquentes et de plus en plus difficile à soigner puisque les bacteries étaient de plus en plus résistantes en particulier au MONURIL. J’ai dépensé des centaines et des centaines d’euros en cures de cranberry mais cela n’a jamais marché sur moi tout comme les huiles essentielles ou le d-Mannose. J’ai essayé aussi le regime alcalin pour limiter les inflammations, cela soulageait les douleurs mais ne permettait pas d’éviter la recidive. Je précise que mes ECBU étaient toujours positives à E.coli. Après des années de souffrances et d’errance médical, c’est une médecin generaliste qui a décidé de remplacer ma pilule Jasmine par un anneau contraceptif Nuvaring. Et là, miracle. Plus aucune cystite pendant 3 ans. J’ai arrêté la contraception en décembre dernier et j’ai malheureusement refait une cystite (très coriace et soignée par deux antibiotiques) quand je suis tombée enceinte en avril dernier (j’ai malheureusement fait une fausse couche une semaine après.) Je découvre ce blog par hasard et je vous en remercie car je suis impressionnée par la précision des explications. Courage à celles qui souffrent comme moi de ce fléau.